Se souvenir, transmettre, représenter la catastrophe
26 April 2016, france culture
Les voix que nous entendons approchent Tchernobyl en racontant l’histoire qui a traversé leur famille ou leur corps, tentent de saisir la catastrophe par un film, un texte, des objets collectés dans les maisons évacuées.
Un documentaire de Marie Chartron et Vincent Decque
Prise de son : Raymond Albouy
Un objet complexe nommé Tchernobyl : c’est l’expression qu’emploie la traductrice et journaliste Galia Ackerman pour désigner ce qui résiste à une définition simple. Cet objet à entrées multiples concentre à la fois des mémoires et des destins individuels, un tournant dans l’histoire de l’Union soviétique, une catastrophe technologique, humaine et sanitaire dont on ne peut circonscrire les conséquences, une gestion particulière de l’énergie nucléaire, une culture engloutie, celle de la région de Polésie évacuée après l’accident.
« Je n’ai rien écrit sur Tchernobyl pendant 25 ans. Pas une seule fois mes compatriotes ne m’ont demandé pourquoi. Seuls les étrangers me l’ont demandé, et ceci assez régulièrement. Les Ukrainiens ne savent que trop bien ce que veut dire cette zone de silence, et combien il est difficile de trouver le chemin pour en sortir. »
C’est avec ces mots, extraits de son essai Planète mélancolie, que l’écrivaine Oksana Zaboujko commence à explorer l’héritage collectif de Tchernobyl en Ukraine.
Plus que quelques dizaines de milliers d’années avant qu’il ne devienne mémoire…
Avec :
Tamara Krasitskaya, Nikolaï Belooussov et Loudmilla Diatpova de l’association Zemlyaki.
Anna Korolevska, directrice du Musée de Tchernobyl à Kiev
Galia Ackerman, historienne, journaliste et traductrice
Lina Kostenko, écrivaine
Anna Lavrentieva, ancienne habitante du village d’Illintsy, dans la zone d’exclusion
Myroslav Slaboshpytskiy, cinéaste
Markiyan Kamish, écrivain
Niels Ackermann, photographe
Olexi Pasiuk, membre du Centre écologique national d’Ukraine (Necu)
Traduction : Larissa Mamounia et Olga Mitronina